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Une vision libre, démocratique, et sociale, de notre société

Irresponsabilité industrielle

La crise de la viande de cheval dans les lasagnes met en évidence une nouvelle manière d’être des entreprises : l’irresponsabilité industrielle.

Le Droit Français (et européen).

Le Droit français est très clair dans un cas comme celui des lasagnes au bœuf/cheval : le consommateur lésé a un seul interlocuteur contre qui se retourner : celui qui a mis en vente C’est sa responsabilité qui est engagée.

Passons sur les grandes surfaces, qui, déjà, auraient pu contrôler ce qu’elles recevaient, mais acceptons le fait qu’elles ont des limites dans ce domaine, limites qui sont, là, atteintes. Des tests ADN sur les produits, convenons-en, c’est un peu excessif à leur demander.

Par contre, très clairement, Findus, puis ses sous-traitants, dont Spanghero, eux, sont pleinement responsable.

En effet, c’est sur ses paquets que Findus marque la composition de ce qu’il vend. Et cela, c’est un contrat avec le consommateur. Qu’il sous-traite la fabrication ne concerne pas le consommateur, c’est son problème.

Les usages industriels et commerciaux.

Dans le commerce et l’industrie, c’est vieux comme le monde : on contrôle les produits qui arrivent de chez les fournisseurs ! Il y aura toujours des fournisseurs maladroits et/ou peu scrupuleux.

Oui mais, dans le "monde mondialisé", on a mis en place un nouveau système, depuis une vingtaine d’année : c’est le fournisseur qui fait le contrôle qualité chez lui, avec ses moyens.

 

En gros, c’est un peu comme si un professeur laissait ses élèves rédiger un devoir, s’autocorriger, et lui fournir la note, sans qu’il ne contrôle rien. Ça vous fait sourire ? Normal, nous avons tous été élèves, et nombre d’entre nous se rappellent tous ceux qui auraient profité de l’aubaine. C’est humain.

 

L’irresponsabilité comme excuse.

On pourrait dire que nous parlons de dirigeants d’entreprises, et non d’enfants. C’est vrai qu’on pourrait s’attendre à mieux. Mais les faits sont là, et ils sont têtus…

Et à quoi avons-nous eu droit ? Au festival du : « ce n’est pas ma faute, c’est celle des autres ». Jusqu’aux dirigeants de Spanghero qui osent un : « vous pénalisez nos employés », précédé par « nous ne l’avons pas fait exprès, nous avons été trompés » ! Que n’y ont-ils pensé en mettant en place un contrôle qualité efficace ?

Et Findus, dans tout ça ? Oublié… Pourtant, normalement, il est celui qui doit être condamné, puis il se retournera contre son fournisseur, et ainsi de suite. C’est comme cela que ça devrait se passer… parce que c’est toute la chaine qui est coupable. Coupable de ne pas vérifier la qualité, de vouloir réduire les coûts contre la qualité…

La recherche du lampiste.

Mais non, comme dans le temps de la gloire des chemins de fer, quand il y avait un accident, on faisait tomber la responsabilité sur le lampiste pour ne pas chercher mieux les causes, là, on a vite cherché un coupable pour ne pas avoir à chercher si la problème n’est pas du coté d’un fonctionnement déficient de la filière entière, ce que pourtant le cheminement de cette viande avant de se trouver dans nos assiettes amène à penser !

Comme les banques en 2008

Et, comme les banques en 2008 ont été sauvés alors même qu’elles avaient causé la crise, avant de se renflouer bien vite et spéculer sur les dettes d’état, des états qui les avaient renflouées, le système défaillant n’est pas remis en cause, n’est pas étudié et remis d’aplomb.

Total, le Gaz de Schiste, et le principe de précaution.

Le plus drôle étant de voir le PDG de Total, au même moment, sur BFM, s’exprimer sur la fracturation et le gaz de Schiste, et prôner qu’il serait dommage de légiférer sur un principe de précaution, que les entreprises sont suffisamment responsables pour ne pas avoir envie de prendre des risques !

La concordance des deux déclarations pourrait être drôle. Pourrait.

Démocratie et Développement Durable

C'est aussi ça la démocratie, être représenté réellement pour demander des comptes à ceux qui bafouent les lois.

Et mettre en place des lois vraiment dissuasives, puisqu’il semble que l’amende encourue par Spanghero soit très inférieure (le tiers a priori) au bénéfice réalisé !

Comment cela se peut-il ? Est-il donc difficile de voir que c’est incitatif à la fraude ? Pourquoi la loi n’applique-t’elle pas l’amende ET une amende égale au montant du bénéfice indûment réalisé ?

Quand le développent durable et la démocratie se rejoignent…

JP Jouvenel

Février 2013

 

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